1979 - 2019 : le SIETOM a 40 ans

1979 - 2019 : le SIETOM a 40 ans

Le SIETOM de Chalosse vient de fêter ses 40 ans d'existence. 40 ans d'évolution à revire en lisant cet article.

De 1972 à 1989 : les premières années et le début du traitement

La création du Syndicat

La première réunion d’étude en vue de la création d’un Syndicat Intercantonal par les cantons d’Amou, Hagetmau, Montfort et Mugron pour la destruction des ordures ménagères s’est tenue le 21 septembre 1972 à la mairie d'Amou.

La création d’un site intercommunal de traitement et de stockage des ordures ménagères, après étude, est décidée sur le site dit des « Bituminières » à Bastennes. La première usine de traitement comprendra une fosse, un broyeur à déchets, un casier de stockage ainsi qu’un bureau et des garages. Le coût de création de l’usine représente un montant de 228 674 €. Les premières collectes démarrent le 1er juillet 1978, avec 7 employés et 2 camions de collecte.

À l’issu d’un semestre expérimental, le syndicat est validé le 1er janvier 1979. Les statuts votés définissent comme compétences : « la collecte et le traitement des ordures ménagères dans les communes comprises dans le périmètre du regroupement ». Après étude, le bureau du syndicat décide qu’il sera géré en régie directe.

En 1979, le SIETOM de Chalosse regroupe 30 communes (13 700 habitants) avec un budget annuel de fonctionnement de 182 939€ (prix d’adhésion de 6,70 €/habitant). En 1979, ce sont 3 266 tonnes d’ordures ménagères qui sont collectées soit 137 kg/an/habitant.

Néanmoins, le SIETOM de Chalosse a réellement vu le jour le 16 février 1976 sous la forme d’un syndicat d’étude puis de réalisation. La vocation de ce syndicat s’inscrit dans la volonté de prendre en compte la problématique des déchets ménagers issus de petites communes rurales de Chalosse.

L’initiative de création correspond à la mise en conformité avec la loi 75-663 du 15 juillet 1975 sur la collecte et le traitement des déchets ménagers.

La première usine de traitement

L’unité de Bastennes a fonctionné pendant 10 ans, la fermeture de ce site de stockage intervient lorsque se pose le problème de l’extension du casier de stockage. La configuration du site amène le syndicat à implanter une nouvelle unité de traitement et de stockage sur un autre site. Cette décision est d’autant plus motivée que le syndicat intéresse de nouvelles communes qui, au fur et à mesure, adhèrent au regroupement. Les capacités de stockage des déchets doivent donc elles aussi être augmentées.

Le 31 décembre 1987, le SIETOM de Chalosse regroupe 61 communes (35 300 habitants) avec un budget annuel de fonctionnement de 472 592 € (prix d’adhésion de 11,9 €/habitant). En 1987, 6 583 tonnes d’ordures ménagères sont collectées soit 183 kg/an/habitant.

De 1990 au début des années 2000 : Le SIETOM s'installe sur le site des Partenses à Caupenne et se tourne vers la collecte séparative des déchets

Le site des partenses et ses premières évolutions

Le nouveau site nécessite l’acquisition de 17 hectares de terrain pour accueillir les locaux, garages, usine et surtout les casiers de stockage. Le procédé de broyage et compostage est choisi comme procédé de traitement. Outre une fosse et un broyeur, l’amélioration du traitement des déchets sur cette usine repose sur une unité de compostage pour valoriser une partie des déchets collectés (matière fermentescible) vers une filière d’épandage agricole. Le coût d’investissement s’élève à 1 372 041 d'€uros. Par la suite, des améliorations techniques permettront d’affiner la qualité du compost produit ainsi que d’extraire certains déchets valorisables : un overband magnétique afin de récupérer les matières ferreuses, une soufflerie pour nettoyer le compost de plastiques et débris de verre et une presse à balles pour réduire au maximum le volume des déchets à enfouir complèteront le procédé de traitement.

L’unité est opérationnelle en 1990 mais il faudra cependant se rendre à l’évidence quelques années plus tard, le compost produit est moins demandé que prévu. La présence de débris de verre et de plastique notamment en est la première cause. Plusieurs campagnes sont alors menées pour récupérer le verre.

En 1990, le SIETOM de Chalosse regroupe alors 107 communes (53 000 habitants) avec un budget annuel de fonctionnement de 807 980 €uros (prix d’adhésion de 13,11€/habitant).

La collecte séparative se met en place…

En 1986, la collecte du verre est lancée avec la mise en place de conteneurs métalliques dans les communes et un contrat signé avec la Société Landaise de Récupération basée à Clermont pour collecter ce verre. Un partenariat est également signé avec la Ligue contre le Cancer pour leur reverser une partie de la recette de la vente du verre. Ce partenariat est toujours en vigueur aujourd'hui.

En 1994, le SIETOM crée un réseau de déchetteries sous l'impulsion des communes qui demandent que d'autres déchets soient collectés par le Syndicat pour limiter les décharges sauvages. Ces dernières sont pensées au départ avec des bennes posées à même le sol, un algéco pour le gardien et un espace réservé à la ferraille.

… puis se modernise

En 1999, le SIETOM met en place la collecte sélective sur son territoire. Toutes les communes sont équipées d'au moins un point tri (1 pour 300 habitants pour les plus importantes) comprenant un conteneur pour le papier, un conteneur pour les emballages (bouteilles plastiques, briques alimentaires et emballages métalliques) et un pour le verre.

Entre 2003 et 2010, le SIETOM réhabilite son réseau de déchetteries vieillissant. L'augmentation du nombre d'apports et la difficulté pour les usagers d'utiliser des bennes posées à même le sol auront raison du système actuel. De fait, les déchetteries vont être équipées de quais pour améliorer le tri.

Du début des années 2000 à aujourd'hui : le SIETOM franchit un nouveau palier

Le stockage des déchets se développe

Le premier casier de stockage (surface de 2,25 ha) est fermé en 1999 et un nouveau casier d’une superficie d’un hectare est mis en exploitation pour une durée de vie approximative de 5 à 6 ans en raison de l’évolution croissante des déchets, de l’adhésion de nouvelles communes et de l’apport de déchets d’autres syndicats landais. Il est fermé en 2005.

En 2004, après enquête publique et arrêté préfectoral d’autorisation d’exploitation, le SIETOM de Chalosse engage le projet d’un nouveau Centre de Stockage des Déchets Ménagers et Assimilés. Suite à des acquisitions foncières de parcelles riveraines, le périmètre du site s’étend désormais à 30 ha. Le nouveau centre exploitable en 2005, représente une capacité de stockage de 8 ha de déchets ultimes pour une durée de vie de 16 ans. Dans le même temps, une station de traitement des lixiviats est créée pour un investissement d'1million d'€uros. Cette unité sera fermée par la suite et une unité de valorisation thermique est construite en 2017 pour valoriser le biogaz et réchauffer le lixiviat.

Le site des Partenses s'agrandit

Entre 2003 et 2004, le site de Caupenne connaît d’importantes transformations sur le plan des bâtiments et des infrastructures. Il est restructuré afin d’adapter les équipements à l’activité et au matériel. Le programme des travaux comprend : la voirie, les réseaux, la séparation des eaux, le bâtiment administratif et les locaux du personnel, les garages, les hangars, les logettes et aires à matériaux valorisables, la déchetterie à quai, un pont bascule avec contrôle systématique des pesées et contrôle radioactif, une station de carburant et une aire de lavage. L’investissement s’élève à 2 millions d’€uros. Le SIETOM comprend à cette époque 124 communes.

La construction de l'unité de valorisation Organique

En 2011, un nouveau projet voit le jour. Il comprend la construction d'une unité de valorisation organique par tri-mécano biologique, avec pour objectifs le respect de l’arrêté compostage du 22 avril 2008 et la production d’un compost normé NFU 44-051 ainsi que l’augmentation de la capacité de l’installation (25 000 t/an).

Après avoir lancé une consultation dans le cadre d'un dialogue compétitif, le SIETOM de Chalosse attribue le marché au groupement URBASER SA VALORGA international pour un montant de 13 814 378 €uros H.T. soit 16 521 996 €uros TTC. Cette opération est financée à hauteur de 20 % par le Conseil départemental des Landes et s'inscrit dans le Plan départemental d'Élimination des Déchets des Landes.

La certification ISO 14 001

En 2012, le SIETOM de Chalosse souhaite confirmer sa position d’acteur responsable dans le paysage départemental des déchets et jouer un rôle majeur dans les années futures dans la protection de l’environnement en étant certifié ISO 14001 pour son activité d’enfouissement des déchets et de traitement des rejets. Cet engagement d’amélioration continue et de prévention de la pollution se renforce avec la mise en œuvre en 2018 d’un plan d’action sur 3 ans visant à intégrer dans le périmètre de certification l’ensemble des activités du SIETOM à savoir l’Unité de Valorisation Organique (U.V.O.), les collectes et les déchetteries.

La collecte et les déchetteries sont optimisées

Dès 2014, le SIETOM entreprend un travail de conteneurisation de son territoire pour n'assurer qu'une collecte en conteneurs collectifs. Ce travail a permet aussi de réduire le nombre de passage sur les communes. Cette optimisation permet également d’enclencher le renforcement des services logistiques et déchetteries.

En 2018, la commune de Saint-Sever est  équipée de conteneurs enterrés et semi-enterrés pour supprimer le ramassage en porte à porte et celle d'Hagetmau le sera en 2019.

En 2015, le SIETOM, engagé dans un programme de réduction des déchets, travaille en partenanriat avec Landes Partage pour l'ouverture d'une recyclerie sur son territoire. Celle-ci ouvrira en novembre 2015 sur la commune d'Hagetmau et les déchetteries du SIETOM seront équipées d'un caisson réemploi par la suite. Dans le même temps, le tri s'améliore avec de nouvelles bennes pour trier le mobilier et des caissons pour les déchets électriques et les déchets dangereux.

En 2016, CITEO (ex Eco-Emballages) propose un projet de partenariat au SIETOM comme collectivité « vitrine » afin de mettre en avant son mode de collecte sélective pour promouvoir ce dispositif. Il est alors entrepris d'améliorer les performances de tri en augmentant le nombre de points tri pour passer à 1 point pour 250 habitants sur la moitié du territoire. Ce travail aujourd'hui achevé, va permettre de densifier l'autre demi périmètre entre 2019 et 2020.

De nos jours…

En 2019, le SIETOM compte 5 adhérents pour 122 communes et une population de 78 179 habitants. Le budget de fonctionnement est de 9 000 000 d'€uros (prix par habitant de 85,41€). Le Comité syndical comprend 122 délégués et il est orchestré par un Bureau de 15 membres. En 2017, ce sont 48 361 tonnes de déchets qui ont été collectées, soit 622 kg par habitant. 62,5% ont été dirigés vers des filières de valorisation contre 37,5% qui ont été stockés.

En 40 ans, on est donc passé de 137 à 622 kg de déchets collectés par habitant sur une année. Durant ces 40 années, ce sont 125 agents qui œuvrent ou ont œuvré à la réussite du SIETOM et des élus avec à leur tête MM. Coudanne, Brethes, Darmaillacq et Mme Lafitte.

Tableau comparatif

  1979 1999 2019
Population 13 700 67 650 78 179
Budget 182 939€ 1 799 120€ 8 840 270€
Coût par habitant 6,70€ 22,8€ 85,4€
Tonnage collecté 3 266 20 547 48 361
Poids par habitant 137 kg 302 kg 622 kg

Et demain, quel avenir pour le SIETOM ?

Dans les années à venir, le SIETOM va s'engager dans de nouveaux projets comme l'extension des consignes de tri sur les emballages plastiques, la labellisation du compost ou la recherche de nouvelles filières de traitement des refus de l'unité de valorisation organique. Le SIETOM va également s'inscrire dans de nouveaux projets pour réduire les déchets ménagers et le volume de déchets verts.

Le futur Plan régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) de Nouvelle Aquitaine donnera aussi les tendances en matière de gestion des déchets pour les années à venir auxquelles le SIETOM devra faire face.